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For now we see through a glass, darkly...

Un blog consacré aux cinémas de tous âges et de tous horizons


High life, Claire Denis, 2018

Publié par Romaric Berland sur 24 Novembre 2018, 17:56pm

Catégories : #Cinéma européen

Quel devenir se dessine aujourd'hui pour l'humanité ?

Si, à travers l'odyssée spatiale, 2001, Ikarie XB1 et Interstellar convenaient de la possibilité pour l'homme de se transcender et de se réinventer aux confins de l'Univers, dans un face-à-face métaphysique avec le divin ou une intelligence supérieure, Claire Denis se fait plus proche d'Andreï Tarkovski et de son Solaris. Dans High life, la horde de criminels conduite par Robert Pattinson se révèle incapable de se déprendre de ses pulsions et de sa violence fondamentale. On ne s'émancipe pas des lois terrestres et des forces de la nature. Dans les espaces technologiques et glacés du vaisseau, les membres sont frappés de stérilité, on fait l'amour avec des machines, on torture les corps, mais aucune transcendance ne vient habiter le silence effrayant de ces espaces infinis, aucun enfant prodige ou fœtus astral ne viendra sauver l'humanité de l'extinction.

Tous les espoirs et les rêves de la science-fiction sont aspirés dans ce film en forme de trou noir nihiliste, parsemé d'éclats de violence sidérants, et pourtant habité par une infinie douceur. Jusque dans ce final poétique et mystérieux, où le trou de ver se révèle puit de lumière sur lequel se déroule le générique aveuglant. Manière énigmatique de dire que si le futur n'a jamais été aussi incertain, il faut peut-être que tout se dissolve dans le néant pour pouvoir enfin se recréer à nouveau.

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